mercredi 22 octobre 2008

Changer les bébés façon écolo...

Quand on change un bébé de façon "classique", on nettoie les fesses avec des lingettes qu'on doit jeter, ou alors on utilise du coton imprégné de lait de toilette. Et on utilise des couches qu'on jette à la poubelle...

Combien de couches ? Les premières semaines, un bébé est changé 6 à 7 fois par 24 heures. Puis il faut compter 4-5 couches par jour pendant 2-3 ans, quand l'enfant devient propre il en utilise encore 2 (une pour la nuit, une pour la sieste). Vers 3-4 ans, on peut espérer ne plus en avoir besoin de jour comme de nuit... Si on compte en moyenne 5 couches par jour, ça fait 1825 couches jetées par an, près de 5500 couches en 3 ans... certains ont calculé qu'on peut remplir une petite chambre avec toutes ces poubelles de couches, et que le budget en couches jetables revient à plus d'un mois de SMIC par enfant ; si en plus la municipalité met en place des ramassages des ordures avec pesée et facturation au poids ramassé...

Comment réduire poubelles et budget ? en privilégiant ce qui se lave. Au lieu d'utiliser cotons ou lingettes : acheter quelques gants, acheter ou faire quelques lingettes en tissu (coton, polaire, chanvre, bambou...), c'est économique et écologique !
Et les couches ? Il existe des couches lavables aussi simples d'utilisation que les couches jetables, ce sont les TE1 : tout en un. Il est à noter que les couches proposées actuellement n'ont rien à voir, à part le lavage (et encore, en machine), avec celle de nos grand-mères : il existe des couches compactes avec de la polaire fine ou du chanvre tissé bien souple, absorbant et confortable. Pour information, les couches n'obtiennent leur maximum d'absorption qu'au bout de 10 lavages minimum.

  • Selon la qualité des couches choisies, le nombre d'unités et le nombre d'enfants qui les utilisent, les économies sont plus ou moins importantes. Par exemple, pour un enfant, il faut un minimum de 15 à 25 couches pour assurer un lavage tous les 3 à 4 jours, soit un budget de 270€ à 450€ si on considère un prix de vente moyen de 18€ la couche.
  • Le coût de l'entretien des couches (lessive, eau, énergie) est compris entre 200 et 400€ par enfant, de la naissance jusqu'à la propreté, d'après une étude allemande.

Les couches lavables sont réellement plus écologiques. On peut lire que la production des couches jetables (pour un enfant de sa naissance jusqu’à 2,5 ans) demande :

  • 2,3 fois plus d’eau que les lavables, lavage compris,
  • 3,5 plus d’énergie que les lavables, lavage compris,
  • 8,3 fois plus des matières non renouvelables que les lavables,
  • 90 fois plus de matières renouvelables que les lavables.

L’utilisation annuelle de 3 milliards de couches génère 520 000 tonnes de déchets et un coût de
traitement estimé à 57 millions d'euros. Une couche jetable met 300 à 500 ans à se décomposer, plus si elle est emballée dans un sac plastique non biodégradable... Une couche lavable en coton met 6 mois pour se biodégrader. Les eaux usées générées par les lessives sont traitées en stations d'épuration prévu pour gérer les selles.

Globalement, passer du jetable au lavable permet de diviser par deux l’impact environnemental des changes d’un bébé.

Les couches lavables sont non seulement moins chères et plus écologiques que les couches jetables, mais en plus elles seraient plus saines :

  • L'asthme chez l'enfant est peut être lié aux couches jetables (Télécharger une étude en anglais) : " les émissions aéroportées de certaines couches-culottes jetables peuvent être toxiques chez la souris normalement constituée en produisant des affections respiratoires aiguës pouvant être associées à de l'asthme."
  • Certains cas de stérilité sont peut-être dûs aux couches jetables (Article "Sciences & Vie", Octobre 2000) : Une étude auprès de 48 garçons âgés de 1à 55 mois révèle que le port de couches en plastique entraîne une élévation de la température testiculaire d'environ 1°C. S'il n'y a pas de preuve que celle-ci nuit au développement de la fonction germinale, des études chez l'animal le laissent subodorer.
  • Les couches jetables contiennent du TBT (Tributyl d'etain) : Des essais effectués par Greenpeace ont trouvé du TBT dans 6 marques de couches. Cette substance est utilisée dans la fabrication de PVC et d'autres plastiques et polyuréthane, dans la fabrication des pulpes de papier, c'est aussi un conservateur pour le bois et un désinfectant pour textile.
    Même à de très faibles concentrations, le TBT peut nuire au système immunitaire des personnes et altérer leur système hormonal. Un bébé portant cinq couches par jour pourrait être en contact avec jusqu'à 3,6 fois la dose quotidienne tolérable estimée par l'Organisation Mondiale de la Santé (niveau de tolérance (TDI) de 15 microgrammes pour un adulte moyen du poids 60kg). Nous ne pouvons pas dire s'il y a effectivement transfert à partir des couches vers le bébé, ni de combien. Mais dans le doute...
  • Les couches jetables contiennent des polyacrylates comme produits super-absorbants. Ces polyacrylates ont été retirés des tampons périodiques en 1985 par PROCTER & GAMBLE en raison de leurs relations au syndrome du "choc toxique staphylococcique" : parce que les tampons laissés à l'intérieur du corps trop longtemps dans des conditions propices permettent un développement bactérien dangereux. Certains spécialistes pensent que le syndrome du "choc toxique staphylococcique" peut se produire dans le cas de lésions ouvertes sur la peau de bébé pouvant être provoquées par les érythèmes fessiers et autres réactions cutanées.
    D'autres doutes ont été émis sur les risques de migration de cette poudre dans le cas ou la couche est déchirée et encore sèche : vers le haut de l'urètre jusqu'aux reins ou dans le vagin des petites filles.
    Il est aussi dangereux de laisser un enfant sans surveillance avec une couche jetable, au cas où ils essayeraient de la déchirer et de manger le contenu : on sait que les polyacrylates sont mortels pour les chats et les chiens...

A quoi ressemble une couche lavable ?

Il y a trois éléments :

  • la partie en contact avec la peau de bébé doit être la moins irritante possible (éponge coton, bambou). Elle peut être hydrophobe et avoir un effet «Fesses au sec » (polaire, suédine...). On peut en plus poser à l’intérieur de la couche un papier lavable destiné à recueillir les selles, c'est intéressant tant que les selles sont relativement liquides, inutile quand les selles commencent à être moulées (du moins quand l'intérieur de la couche est en polaire).
  • le noyau absorbant de la couche peut être en coton, bambou, chanvre, microfibre.
  • enveloppant le tout, la partie « imperméable » et protectrice de la couche. Grâce aux nouvelles matières micro-aérées comme le PUL ou la Polaire Imperméable, la couche lavable est plus respirante et saine que la couche jetable. Cette partie peut être recouverte par un tissu fantaisie (coton, flanelle).

les différents systèmes de couches :
1) système couche + culotte : La couche assure l'absorption et la culotte l'étanchéité.
2) système tout en un (TE1) :
- Couche à poche : c’est une couche avec une partie imperméable (extérieur) et une partie intérieure dans laquelle on glisse des inserts (tissus absorbants) adaptés à la forme de la couche.
- Couche tout en un intégrale (TE1 ou AIO) : c’est une couche où tous les tissus sont cousus ensemble (partie imperméable et partie absorbante) : c'est le système le plus proche de la couche jetable, simple à mettre, simple à gérer mais longue à sécher et plus délicate à entretenir
3) système tout en deux (TE2) : c’est une culotte à l’intérieur de laquelle on accroche (par boutons pressions) une couche classique. Elle allie la sécurité d’une couche classique et la simplicité d’utilisation d’une TE1.

Combien de couches choisir ? lesquelles ?
Pour ma part, les couches que je préfère sont des TE1 à poche, intérieur en polaire, extérieur en polyester enduit au polyuréthane, fermant par des pressions : c'est aussi pratique qu'une couche jetable, on peut la mettre comme une culotte quand l'enfant commence à aller sur le pot, et on peut moduler l'absorption en fonction des besoins (un insert le jour, un insert + une doublure la nuit par exemple).
Si on fait des lessives chaque jour et qu'on lave ses couches avec le reste du linge, on peut se contenter de 6 ou 7 couches (les couches TE1 à poche sèchent vite, celles lavées le soir sont sèches le lendemain matin) mais 2 ou 3 fois plus d'inserts qui, eux, sèchent lentement, + quelques doublures (plus ou moins utiles selon les inserts, et si le bébé urine beaucoup ou peu).

Si vous voulez faire vous-même vos couches lavables, voici un site qui propose des patrons : larbreabebes ; et un site qui donne des informations sur les tissus notamment : bulledecoton

Pour en acheter, voici une liste d'adresses : bulledecoton

Pour en savoir plus, je vous conseille de lire

Pour un seul enfant, les couches jetables représentent
- 4,5 arbres
- 25 kg de plastique, obtenus avec 67 kg de pétrole brut
- plus de 4.500 couches jetées aux ordures ménagères, partiellement décomposables en plus de 200 (voire 500) ans. Ce qui représente 820 kg de déchets, ou un volume de 35 m³.
Relativisés à la France, ces chiffres donnent par année :
- 3 milliards de couches - 5,6 millions d'arbres
- 47000 Tonnes de pétrole brut pour produire 15200 Tonnes de plastique

  • le blog d'Adeline, maman de triplés : akornature.over-blog.fr
  • le site d'une association de promotion des couches lavables : www.bulledecoton.org/
  • le blog de Lili Nappy donne des conseils intéressants sur le choix et l'entretien des couches lavables : blog

Et... on peut "changer mixte", couches lavables ou couches jetables selon les besoins ! Vous sortez ? les couches jetables sont sans doute plus pratiques. Vous restez à la maison ? n'hésitez pas à utiliser des couches lavables ! D’après les calculs de la Maison de la Consommation et de l’Environnement de Rennes, l’utilisation d’une seule couche lavable par jour permettrait d’économiser 255 euros en deux ans. Elle éviterait, sur la même durée, de transporter 728 couches et de détruire 145 kg de déchets.

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